Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Le commissariat de La Courneuve ciblé par des tirs de mortiers, quatre jours après la mort d’un jeune homme lors d’une course-poursuite avec la police

Le commissariat de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, a été ciblé dimanche 17 mars au soir par d’importants tirs de mortiers d’artifice par « une cinquantaine d’individus », selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, quatre jours après la mort d’un jeune de la ville lors d’une course-poursuite. Des « effectifs supplémentaires » de l’ensemble du département ont été déployés sur place pour sécuriser le commissariat, a fait savoir le préfet lundi matin sur TF1, précisant que le calme était revenu « dès 23 h 30 ».
Neuf personnes ont été interpellées, sept majeurs, âgés de 18 à 21 ans et deux mineurs, a détaillé M. Nuñez. Selon lui, les forces de l’ordre ont fait usage de six grenades de désencerclement, dix-sept grenades lacrymogènes et ont effectué une centaine de tirs de LBD.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des groupes d’individus tirant des mortiers d’artifice à profusion sur la façade du poste de police. Le trafic du tramway T1 a été interrompu vers 23 h 30 entre La Courneuve et Saint-Denis à la « suite [de] mesures de sécurité », a fait savoir la ligne sur X. Il a repris vers 2 heures du matin. « Nous avons ensuite mené des opérations de sécurisation aux alentours du commissariat », pour éteindre des incendies de poubelles et disperser « des groupes de jeunes » autour du commissariat, a détaillé le préfet de police de Paris. « Nous allons déployer des moyens supplémentaires », a-t-il assuré, annonçant notamment l’envoi de « forces mobiles » au commissariat « et sur l’ensemble de la commune » de La Courneuve.
Laurent Nuñez, qui s’est rendu sur place à la mi-journée, a précisé que les forces de l’ordre seraient « intraitables contre les émeutiers et les violences urbaines ».
La Courneuve fait l’objet d’une attention particulière après la mort d’un jeune de la ville, Wanys R., mercredi soir, lors d’une course-poursuite avec la police à Aubervilliers. Le jeune homme de 18 ans, à scooter, était poursuivi par la police après un refus de contrôle quand il a été heurté par un véhicule d’une brigade anticriminalité (BAC) appelé en renfort, qui arrivait en sens inverse.
Dans la collision, Wanys R. a été tué et son passager blessé. Une vidéo du drame a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias. L’avocat de la famille a accusé vendredi les policiers de l’avoir « volontairement » percuté, mais l’avocat des policiers a fustigé une « contre-vérité » et défendu la thèse de l’accident. Dans la prise pour cible du commissariat de La Courneuve, « il y a un lien manifestement avec ce qui s’est passé à Aubervilliers. Un certain nombre d’assaillants faisaient référence à cela », a relevé M. Nuñez.
Le président du conseil départemental, Stéphane Troussel (Parti socialiste), a réagi sur X lundi : « Les incidents survenus à La Courneuve cette nuit sont inacceptables. L’émotion ne doit pas conduire à la violence, et cette dernière ne rendra pas justice. Les policiers doivent pouvoir travailler sereinement et la justice doit apporter des réponses à la famille de Wanys. »
Le Monde avec AFP
Contribuer

en_USEnglish